achanterezh

~ La forêt enchantée ~

Dimanche 13 janvier 2013 à 13:01

A mon avis, l'image a été retouchée, ce train me paraît trop propre et trop neuf. Et le contrôleur c'est un acteur, ils ne sont pas du tout comme ça en vrai.

Terminus pour le «petit gris du nord»
(mais pas du sud)

Les rames en inox ont effectué leur ultime voyage jeudi après plus de 40 ans de service (ultime voyage, mission sacrée rendue fidèlement aux voyageurs, après plus de 40 ans, et même presque 50, de service un peu ("un peu", hein, n'en disons pas trop) aléatoire)

 

C'est le symbole de la modernité et du confort ferroviaire dans les années 1970. (sauf que c'était il y a quarante ans, les choses se sont dégradées depuis) Extérieur inox, banquettes orange… (vitres rayées, fauteuils tagués, flaques de vomi le samedi matin (enfin c'est pas de leur faute mais bon...), contrôleurs fort aimables, odeur insupportable de machinerie moisie à chaque arrêt, radiateurs détraqués qui réchauffent l'air à 150°C sous les fesses, secousses tout au long du trajet, portes pétées qui ne peuvent plus s'ouvrir et se fermer...) Quand le «Petit Gris du Nord», train de banlieue, apparaît en 1965, il détrône la locomotive à vapeur et les assises en bois. Mais après quarante-huit ans de bons et loyaux services (euh... rendez vous dans une gare de banlieue aux heures de pointe, vous verrez), et 3 600 000 km parcourus en moyenne, le Z6100 doit à son tour ranger ses wagons au profit du Transilien, introduit progressivement sur la ligne H depuis 2009 et, ces derniers temps, ultra-majoritaires sur le réseau (bah oui, bien sûr ! Sur la ligne N, ce n'est même pas la moitié des trains, on est contents quand on en a un beau (c'est-à-dire un normal pour les autres)). Jeudi, pour le dernier déplacement du tout dernier «Petit Gris» (mais oui, le tout dernier, on y croit...), les amoureux sont venus lui rendre un dernier hommage (s'ils sont tristes, qu'ils viennent ici, j'échange ma place), mais aussi refermer une page de leur histoire. «Ce train, c'est toute ma jeunesse, (la dèche) explique les yeux brillants Thierry Wagner, en gare de Persan Beaumont (Val-d'Oise). Je me souviens du bruit du moteur électrique quand le mécanicien accélérait, on entendait les crans qui montaient (des fois on n'arrive pas à discuter normalement tellement il y a de bruit et tellement on est secoués). Du bruit de l'air et des portes, des sonneries qui se déclenchaient (et qui se déclenchent, se déclenchent, toujours et encore, parce qu'on s'escrime à fermer ou à ouvrir les portes cassées, et le conducteur finit par nous annoncer que le train sera terminus ici parce qu'il doit aller le faire réparer au garage) Et puis ces fenêtres qui s'ouvraient… (après qu'un type baraqué a dû nous aider parce qu'on n'y arrivait pas tout seul tellement le matériel est vieux et abîmé) Je m'accoudais pour prendre l'air (et survivre aux odeurs du wagon, sans doute) et je m'imaginais en Jean Gabin dans sa cabine de conduite (chacun son trip, moi je m'imagine en clocharde qui n'a pas d'autre solution). La première fois que j'ai embrassé une fille, c'était aussi sur une banquette du Z6100 (les radiateurs sous le sièges leur brûlait trop le postérieur, c'était fatal)

En quatre décennies, 2, 5 milliards de voyageurs ont circulé dans ces trains (on est tous solidaires). Plusieurs générations. Autant d'histoires intimes (je me souviens m'être battue avec une porte pour l'ouvrir, et là quelqu'un m'a aidée... <3). Et d'attachement à ces rames (sans doute. Parfois même des gens restent dans le train plus longtemps : ils loupent leur arrêt parce qu'ils ont trop de mal à descendre, la porte ne veut pas s'ouvrir). A en faire oublier le chauffage par les pieds (par les fesses plutôt), le froid en hiver, la chaleur étouffante en été (les malaises et tout...), en l'absence des normes de confort répandues en 2013 (même d'avant  2013 à mon avis). «Mais c'était confortable !» (ah bah oui !), rétorque François Vallin, 25 ans, vêtu pour l'occasion d'un costume de contrôleur d'époque (syndrome de Stockholm oblige). Et convivial (quand le train est annoncé terminus dix arrêts plus tôt; on râle tous ensemble). Avant, il y avait des rideaux aux fenêtres (il y a longtemps), on discutait avec l'agent du train (quel agent du train ??). C'était vivant, humain. «

Loïc Giuliani, président d'une association de préservation des "Petits Gris du Nord" (s'il se ramène au Sud, il devra m'affronter), conduit cet «escargot», long à mettre en vitesse, et qui parfois (parfois, hein, seulement parfois) patine «. Il l'emmène dans une ambiance festive (on imagine le type qui s'éclate tout seul dans sa cabine), jusqu'à la gare du Nord, avant d'écraser une larme (bon, merci pour le pathos...). Le train, et tous ses alter ego, seront maintenant vendus, démontés ou conservés, pour la postérité (démontés, démontés, DEMONTES !! Surtout pas conservés, par pitié !).
 

http://www.20minutes.fr/paris/1077715-terminus-petit-gris-nord

 

Et puis un petit hommage à nos frères les Roumains, qu'il ne faut pas oublier :

La Roumanie, l'autre pays des vieux petits gris

 Les rames inox de l'Ile-de-France, qui disparaissent peu à peu avec l'arrivée du Francilien, sont réutilisées en Europe de l'Est

Il y a six mois exactement, le nouveau train de banlieue, le « Francilien », était lancé en grande pompe en Ile-de-France (cet article date de 2010, d'accord, mais je me souviens avoir vu des trains bleus avant). Il permettra de radier d'ici à 2015 les vieilles rames en inox. Mais si ces « petits gris » sont voués à disparaître, ils pullulent en Roumanie. Depuis 2004, la société roumaine de chemins de fer, CFR, dit avoir acheté 32 rames, dont 25 à la France et 7 au Luxembourg. Les autres petits gris français sont ferraillés. « Aucun autre pays ne s'y intéresse », reconnaît la SNCF. (tu m'étonnes !)

« Il fallait en acheter »
« J'ai convaincu les autorités roumaines qu'il fallait en acheter car il y avait une promotion », explique Catalin Iosub, responsable à la CFR. Objectif : doter la Roumanie de rames automotrices (sans locomotive) électriques. Un standard qui faisait jusqu'alors défaut dans son pays. Pas question pour autant de récupérer les petits gris sans les moderniser un bon coup. Côté confort, les banquettes en moleskine cèdent la place à des fauteuils individuels rouges, les intérieurs bois se transforment en baies vitrées, la sonorisation et la climatisation sont installées. [...] Les passagers semblent contents et la CFR aussi : [...] « Ils étaient voués à la casse, nous prolongeons leur vie de quinze ans » (au bonheur du peuple), se réjouit Catalin Iosub qui n'en achètera pas davantage. « C'est une solution transitoire, nous n'avons pas les infrastructures de maintenance nécessaires. Et puis, dans vingt ans, nous serons en mesure de fabriquer des trains plus modernes ! »

http://www.20minutes.fr/article/577815/commentaires/1

 

Voilà, histoire de faire de la pub à nos bien-aimés journalistes de 20Minutes, journal que l'on retrouve distribué gratuitement sur les sièges tagués et déchirée dans les trains.
 

Un peu de tourisme

Office des gnomes

Par lancien le Dimanche 10 février 2013 à 10:33
Envoie cela au PDG de la SNCF, il va t'embaucher pour faire de la communication (les jours où les trains ne sont pas en retard et obligent les étudiants à être à l'heure ! lol
 

Office des gnomes









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